
NICE – C’est à Paris, alors que le Paris UC accueillait le Stade Toulousain samedi, qu’a été (enfin !) effectué le lancer inaugural de la saison française de baseball de première division (D1). Soit… mais c’est d’un endroit encore plus « nice » que notre Baseblog bilingue a choisi de couvrir le début de cette nouvelle saison… Nice, indeed !
Plus connue pour sa longue Promenade des Anglais, ou comme étant la ville d’artistes célèbres comme Henri Matisse ou Marc Chagall, cette capitale départementale de la Côte d’Azur abrite également un club de baseball et de softball : le Nice Cavigal, dont l’histoire remonte au début des années 1940.
Arrivé en D1 en 2019, lorsque la ligue est passée de huit à 12 équipes (il y en a actuellement 11), le club connaît des débuts difficiles. L’équipe perd 19 des 20 matchs de la phase régulière de la saison, mais rebondit lors de la période de playdown qui s’ensuit, avec un record plus encourageant de 9-11.

C’est l’année dernière, au cours de la French Summer League, que le Cavigal commence réellement à montrer de belles choses, terminant troisième de la compétition – cette dernière ayant été en quelque sorte inaugurée par la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS) en tant que remplacement des saisons de D1 et D2, annulées pour cause de COVID.
Faire le show
C’est donc avec l’espoir de continuer à progresser que le Nice Cavigal est entré sur le terrain dimanche dernier contre les Barracudas de Montpellier, une équipe ambitieuse qui comprend deux des meilleurs lanceurs de la ligue : le gaucher vénézuélien Kevin Canelón et le vétéran de l’équipe de France Owen Ozanich.
Mené par leur flamboyant receveur/lanceur Jonathan Montas, de la République dominicaine, et le droitier Naoki Teramura, fraîchement débarqué du Japon, Nice a su tenir bon dès les premiers instants.

Sur le tout premier lancer de Canelón, Montas a expédié un double profond contre la clôture du terrain central, derrière laquelle se dressent les silos d’une installation de concassage de pierres (probable fournisseur du gravier qui recouvre le terrain poussiéreux du club…).
Le Dominicain – dont les rituels sur le marbre incluent un inénarrable baiser de batte – signe un autre coup sûr contre Canelón lors de son passage suivant à la batte, faisant savoir qu’« il ne craint aucun lanceur, seulement Dieu », comme il le confie plus tard au Baseblog.
« Ils choisissent d’aligner tel ou tel lanceur, et c’est ce lanceur là que j’affronte », ajoute-t-il. « Je fais mon job et il fait le sien ».
Toujours est-il que Canelón a empêché Nice de marquer les deux fois, et en huit manches, n’a concédé qu’un autre coup sûr.
Véritable sensation à son arrivée en 2019, sa première année en D1, l’ancien espoir des Mets de New York et des Reds de Cincinnati a affiché une moyenne de points mérités exceptionnelle de 0,49 – la meilleure de la ligue. Dimanche, il a repris de plus belle, offrant une performance de 14 retraits sur des prises, sans aucun but sur balles ni point autorisé.

Côté Cavigal, Teramura a également bien performé, permettant à son équipe de ne pas se laisser distancer (seulement menés 0-3 quand il est sorti au bout de sept manches) et enregistrant un total impressionnant de 15 retraits sur des prises. Mais ce qui a fait la différence, en fin de compte, c’est la maîtrise de Canelón sur le monticule.
Nice fait finalement son entrée sur le tableau de score en fin de 9e, lorsque Montas obtient un but sur balles et marque ensuite contre le releveur Noah Enrione ; mieux vaut tard que jamais… mais il était quand même trop tard. Score final : 4-1 Barracudas.
De retour sur le monticule
Pour ne pas être en reste face à son talentueux coéquipier, c’est l’autre lanceur star de Montpellier qui s’illustre sur le monticule pour le deuxième match du programme double.
Après avoir brillé pendant plusieurs saisons au sein des Huskies de Rouen, le droitier franco-américain Ozanich a rejoint les Barracudas après la saison 2019… ce qui signifie qu’en raison de l’annulation de la saison passée pour cause de pandémie, ce match de dimanche marque ses débuts officiels tant attendus.

Et il n’a pas déçu, même s’il part après la septième manche sur un score qu’il aurait sans doute voulu un peu moins serré (Montpellier n’ayant qu’une avance de 1-0). La pression tombe ainsi sur les épaules du lanceur de relève Kenny Esposito, qui assure le coup pour les Barracudas, lançant deux manches sans but pour protéger le blanchissage et récupérer un arrêt.
Menés par les young guns Fabian Kovacs and Ismail Pontiac, les batteurs de l’équipe visiteuse jouent également leur rôle, s’activant à proprement parler à la 8e manche pour marquer six points et mettre l’équipe hors de portée.
« Je me sens bien », confiait un peu plus tôt dans la journée le manager des Barracudas, Jean-Michel Mayeur, au Baseblog. Et d’ajouter : « Nous avons hâte de jouer. Le dernier match que nous avons joué, c’était en août 2019 contre La Rochelle, donc c’est vrai que nous sommes vraiment excités mais aussi motivés, car nous avons une équipe qui est vraiment séduisante ».
« Nous attendons toujours l’arrivée de certains joueurs », a-t-il ajouté. « Mais avoir une équipe incomplète et pourtant performante, c’est plutôt cool ».
Un petit tour de ligue
Ces deux victoires en un jour placent Montpellier en tête de la Poule B, en ce tout début de saison de D1. Mais n’oublions pas les autres :
Comme prévu, les redoutables Templiers de Sénart se montrent convaincants, après deux victoires faciles (9-1, 15-0) contre les Arvernes de Clermont-Ferrand. Et à La Rochelle, les Boucaniers sont également invaincus, grâce à une paire de victoires dominicales – dont un match haletant, gagné 4-3 contre les Cometz de Metz en visite.
Ramiro Milar, nouvelle recrue argentine, signe des débuts prometteurs pour les Boucaniers, avec un combiné de 4 pour 8 avec 4 points produits.

Le week-end produit aussi des résultats intéressants dans la Poule A, qui ne compte que cinq équipes, ce qui signifie qu’une d’entre elles (en l’occurrence, les Lions de Savigny) n’a pas joué. Les quatre autres équipes, quant à elles, sont toutes à 1-1 maintenant après avoir divisé leurs séries respectives.
Le Paris UC remporte son match d’ouverture contre Toulouse à l ‘issue d’une partie serrée, 7-5. Le lanceur français Lucas Khemache contribue largement à la victoire, lançant près de six manches en relève, et le Dominicain José Marte, ancien espoir des Giants de San Francisco, obtient quant à lui une victoire protégée (en plus de produire un petit 3-sur-3 au marbre).
Le Stade Toulousain rebondit lors de son match de revanche avec une victoire à l’arrachée 3-2. C’est à Euri Garci que le club doit la victoire ; quant à Mathias Lacombe – un diplômé de l’académie Pôle France qui prévoit de se diriger cet automne vers le Cochise College, en Arizona –, il produit deux coups sûrs et lance également sur quatre manches, n’accordant qu’un seul coup sûr et récupérant une victoire protégée.
Les Cougars de Montigny remportent leur premier match de la saison en battant les champions en titre, les Huskies de Rouen, 6-2. Venu du Venezuela, le lanceur Yorfrank López connaît une journée monstre sur le monticule, lançant sur tout le match et retirant 16 sur des prises.
Les choses s’améliorent cependant pour les Huskies lors du match de l’après-midi. Le joueur de troisième but Gabriel Harrison et le frappeur désigné Dylan Gleeson réussissent trois coups sûrs chacun pour contribuer à la victoire 11-1 des Huskies, vainqueurs des cinq derniers titres de D1.
Le lanceur Esteban Prioul, qui n’accorde que deux coups sûrs et aucun point en six manches lancées, signe la victoire tandis que Thibault Mercadier repart avec une victoire protégée sous le bras.
*Ceci est le premier d’une série de reportages sur le terrain de la D1 que Le Baseblog prévoit de produire au cours de la saison. Rendez-vous la semaine prochaine pour notre prochain compte-rendu, en direct d’une autre ville du baseball français.
** Remerciements particuliers à Alonso Almedo Castro pour nous avoir permis d’utiliser sa photo. Pour en savoir plus sur son travail de photographe, visitez sa page Facebook et son compte Instagram.
Pour obtenir les scores complets et mis à jour ainsi que des informations sur le calendrier, rendez-vous sur la page de la FFBS.